Et le sera.
La consoler en l’état où je suis.
Venez, je vais vous dire ma pensée.
Scène III.
Ma chère Acanthe, on t’avait fiancée,
Moi déboutée ; on me marie.
À Mathurin.
Et depuis quand ?
Est-il bien vrai ?
J’ai comparu par-devant monseigneur.
Ah ! la belle âme ! ah ! qu’il est plein d’honneur !
Il l’est, sans doute !
Il m’a promis une dot opulente,
Fait ma fortune ; et tout le monde dit
Qu’il fait la tienne, et l’on s’en réjouit.
Tu vas, dit-on, devenir chevalière :
Cela te sied, car ton allure est fière.
On te fera dame de qualité,
Et tu me recevras avec bonté.
Ma chère enfant, je suis fort satisfaite
Que ta fortune ait été sitôt faite.
Mon cœur ressent tout ton bonheur… Hélas !
Elle est heureuse, et je ne le suis pas !
Que dis-tu là ? Qu’as-tu donc dans ton âme ?
Peut-on souffrir quand on est grande dame ?
Va, ces seigneurs qui peuvent tout oser
N’enlèvent point, crois-moi, pour épouser.