Pour-nous, Colette, ils ont des fantaisies,
Non de l’amour ; leurs démarches hardies,
Leurs procèdes, montrent avec éclat
Tout le mépris qu’ils font de notre état :
C’est ce dédain qui me met en colère.
Bon, des dédains ! c’est bien tout le contraire ;
Rien n’est plus beau que ton enlèvement ;
On t’aime, Acanthe, on t’aime assurément.
Le chevalier va t’épouser, te dis-je.
Tout grand seigneur qu’il est… cela t’afflige ?
Mais monseigneur le marquis, qu’a-t-il dit ?
Lui ? rien du tout.
Tout en dedans, secret, plein de mystère ;
Mais il paraît fort approuver l’affaire.
Du chevalier je déteste l’amour.
Oui, oui, plains-toi de te voir en un jour
De Mathurin pour jamais délivrée,
D’un beau seigneur poursuivie, adorée ;
Un mariage en un moment cassé
Par monseigneur, un autre commencé :
Si ce roman n’a pas de quoi te plaire,
Tu me parais difficile, ma chère…
Tiens, le vois-tu, celui qui t’enleva ?
Il vient à toi ; n’est-ce rien que cela ?
T’ai-je trompée ? Es-tu donc tant à plaindre ?
Allons, fuyons.
Scène IV.
Le marquis veut que je sois à vos pieds.
Qu’avais-je dit ?
Osez-vous bien paraître en ma présence ?
Oui, vous devez oublier mon offense ;
Par moi, vous dis-je, il veut vous consoler.