Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/129

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ACTE II, SCI- NE IV. no

C’est la paix quo je veux : il n’importe à quel prix. Atrée, ainsi que vous, est mon sang, est mon fils : Tous les droits sont pour lui. Je veux dès l’heure même Remettre en son pouvoir une épouse qu’il aime, Tenir sans la pencher la halance entre vous, Réparer votre crime, et nous réunir tous.

SCÈNE III.

THYESTE.

Que deviens-tu, Thyeste ! Eh quoi ! cette paix même. Cette paix qui d’Argos est le bonheur suprême, Va donc mettre le comble aux horreurs de mon sort ; Cette paix pour Érope est un arrêt de mort. C’est peu que pour jamais d’Érope on me sépare, La victime est livrée au pouvoir d’un barbare : Je me vois dans ces lieux sans armes, sans amis, On m’arrache ma femme ; on peut frapper mon fds. Mon rival triomphant s’empare de sa proie. Tous mes maux sont formés de la publique joie, Ne pourrai-je aujourd’hui mourir en combattant ? Mycène a des guerriers ; mon amour les attend ; Et pour quelques moments ce temple est un asile.

SCÈNE IV.

THYESTE, 3IÉGARE.

THYESTE.

Mégare, qu’a-t-on fait ? Ce temple est-il tranquille ? Le descendant des dieux est-il en sûreté ?

MÉGARE,

Sous cette voûte antique un séjour écarté. Au milieu des tombeaux, recèle son enfance,

THYESTE,

L’asile de la mort est sa seule assurance !

MÉGARE,

Celle qui dans le fond de ces autres affreux

Veille aux premiers moments de ses jours malheureux,