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120 LES PKLOPIDES.

TremMo qu’un œil jaloux bienlùt no le docouvro. Éropc s’épouvante ; cl cette ànie qui s’ouvre À toutes les douleurs qui viennent la chercher, En aiijrit la hlessure en voulant la cacher. Elle aime, elle maudit le jour qui le vit naître ; Elle craint dans Atrée un implacable maître ; Et je tremble de voir ses jours ensevelis Dans le sein des tombeaux (jui renferment son fils.

THYESTE.

Enfant de l’infortune, et mère malheureuse. Qu’on ignore à jamais la prison ténébreuse Où loin de vos tyrans vous pouvez respirer !

SCÈNE Y.

THVESTE, ÉROPE, MÉGARE.

ÉliOPE.

Seigneur, aux mains d’Atrée on va donc me livrer ! Votre mère l’ordonne… et je n’ai pour excuse Que mon crime ignoré, ma rougeur qui m’accuse, Un enfant malheureux qui sera découvert.

THYESTE.

Tout nous poursuit ici ; cet asile nous perd.

ÉP.OPE.

Auteur de tant de maux, pourquoi m’as-tu séduite !

THYESTE.

Hélas ! je vois l’abîme où je vous ai conduite ;

Mais cette horrible paix ne s’accomplira pas.

Il me reste pour vous des amis, des soldats.

Mon amour, mon courage ; et c’est à vous de croire

Que, si je meurs ici, je meurs pour votre gloire.

Notre hymen clandestin d’une mère ignoré,

Tout malheureux qu’il est, n’en est pas moins sacré.

Ne me reproche plus ma criminelle audace ;

Ne nous accusons plus quand le ciel nous fait grâce

Ses bontés ont fait voir, en m’accordant un fils.

Qu’il approuve l’hymen dont nous sommes unis ;

Et Mycène bientôt, à son prince fidèle,

En pourra célèbreî la fête solennelle.