Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE QUATRIÈME.

SCÈNE I.

ÉROPE, TIIYESTE.

ÉROPE.

Dans des asiles saints j’étais ensevelie, J’y cachais mes tourments, j’y terminais ma vie. C’est donc toi qui me rends à ce jour que je hais ! Thyeste, en tous les temps tu m’as ravi la paix.

THYESTE.

Ce funeste dessein nous faisait trop n’outrage.

ÉROPE.

Ma faute et ton’amour nous en font davantage.

THYESTE.

Quoi ! vei-rai-je en tout temps vos remords douloureux Empoisonner des jours que vous rendiez heureux !

ÉROPE.

Nous, heureux ! nous, cruel ! ah ! dans mon sort funeste, Le honheur est-il fait pour Érope et Thyeste ?

THYESTE.

Vivez pour votre fils.

ÉROPE.

Ravisseur de ma foi, Tu vois trop que je vis pour mon fils et pour toi. Thyeste, il t’a donné des droits inviolables, Et les nœuds les plus saints ont uni deux coupables. Je t’ai fui, je l’ai dû : je ne puis te quitter ; Sans horreur avec toi je ne saurais rester ; Je ne puis soutenir la présence d’Atrée.

THYESTE.

La fatale entrevue est encor différée.

ÉROPE.

Sous des prétextes vains, la reine avec bonté