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ACTE V, SCÈNE II. 143

11 y consont du moins : la preniirro des lois, L’intérêt de TÉtat lui parle à haute voix. Il n’écoute plus qu’elle ; et s’il voit avec peine Dans ce fatal enfant l’héritier de Afycène, Consolé par le trône où les dieux l’ont placé, À la publiue paiv lui-même intéressé, Lié par ses serments, oubliant son injure, Docile à vos leçons, mon fils n’est point parjure.

POLÉMON.

Reine, je ne veux point, dans mes soins défiants, Jeter sur ses desseins des yeux trop prévoyants. Mon cœur vous est connu ; vous savez s’il souhaite Que cette heureuse paix ne soit point imparfaite.

niPPODAMIE.

La coupe de Tantale en est l’heureux garant, ^ous l’attendons ici ; c’est de moi qu’il la prend ; 11 doit me l’apporter. Il doit avec son frère Prononcer après moï ce serment nécessaire.

(A Érope et à Thyeste.)

C’est trop se défier : goûtez entre mes bras

In honheur, mes enfants, ([ue nous n’attendions pas.

Vous êtes arrivés par une route aifreuse

Au but que vous marquait cette fin trop heureuse.

Sans outrager l’hymen, vous me donnez un fils ;

Il a fait nos malheurs, mais il les a finis :

Et je puis à la fin, sans rougir de ma joie,

remercier le ciel de ce don qu’il m’envoie.

Si vos terreurs encor vous laissent des soupçons,

Confiez-moi ce fils, Érope, et j’en réponds.

THYESTE.

Eh bien ! s’il est ainsi, Thyeste et votre fille Vont remettre en vos mains l’espoir de leur famille. Vous, ma mère, et les dieux, vous serez son appui, Jusqu’à l’heureux moment où je pars avec lui.

ÉROPE.

De mes tristes frayeurs à la fin délivrée, Je me confie en tout à la mère d’Atrée. Cours, Mégare.

MÉGARE.

Ah ! princesse, à quoi m’obligez-vous !

ÉROPE.

Va, dis-je, ne crains rien… Sur vos sacrés genoux.