Eh ! qu’importe, grands dieux !
Tout m’est bon, tout m’est précieux ;
Tout est égal ici quand mon bonheur approche.
Qu’importe qui sonne la cloche,
Quand j’entends l’heure du berger ?
Rien ne peut me déplaire, et rien ne m’intéresse :
Je ne vois point ces jeux, ce festin solennel.
Ces prêtres de l’hymen, ce temple, cet autel ;
Je ne vois rien que la déesse.
Ma fille !…
Mon chers fils !…
Glycère !…
Tendre époux !…
Aimons-nous tous quatre, aimons-nous.
De la félicité, naissez, brillante aurore ;
Naissez, faites éclore
Un jour encor plus doux.
Tendre amour, c’est toi que j’implore ;
En tout temps tu règnes sur nous :
Tendre amour, c’est toi que j’implore ;
Aimons-nous tous quatre, aimons-nous.
Ils aiment à chanter, et c’est là leur folie.
Ne parviendrai-je point à faire ma partie ?
Ces gens-là sur un mot vous font vite un concert ;
Et ce qu’en eux surtout je révère et j’admire.
C’est qu’ils chantent parfois sans avoir rien à dire :
Ils nous ont sur-le-champ donné d’un quatuor.
A mon oreille il plaisait fort ;
Et, s’ils avaient voulu, j’aurais fait la cinquième.
Mais on me laisse là ; chacun pense à soi-même.
Le premier mari que j’aurai,
Ah ! grands dieux, que je chanterai !
On néglige ma personne,
On m’abandonne.
Le premier mari que j’aurai,
Ah ! grands dieux, que je chanterai !