Scène III
LE PÈRE de glycère et de prestine, LE PÈRE de daphnis, petits vieillards ratatinés, marchant les premiers, la canne à la main ; DAPHNIS, conduisant GLYCÈRE et toute la noce ; PRESTINE.
,
Pardonne, chère sœur, à mes sens éblouis :
Je me suis arrêtée à regarder Daphnis ;
J’étais hors de moi-même, en extase, en délire ;
Et je n’avais qu’un sentiment.
Va, tout ce que je te puis dire,
C’est que je t’en souhaite autant.
Oh ! qu’il est doux, sur nos vieux ans,
De renaître dans sa famille !
Mon fils… ma fille
Raniment mes jours languissants ;
Mon hiver brille
Des roses de leur printemps.
Les jeunes gens qui veulent rire
Traitent un vieillard
De rêveur, de babillard :
Ils ont grand tort ;
Chacun aspire
A notre sort ;
Chacun demande à la nature
De ne mourir qu’en cheveux blancs ;
Et, dès qu’on parvient à cent ans,
On a place dans le Mercure.
Il s’agit bien de fredonner ;
Ah ! vous avez, je pense, assez d’autres affaires.
Savez-vous à quel homme on a voulu donner
Le soin de célébrer vos amoureux mystères ?
A Grégoire.
À Grégoire !