Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/219

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Datame avance vers la tour.

Quel nouveau bruit s’entend ? Astérie ! Ah ! Grands dieux !
C’est elle, je la vois, elle marche en ces lieux…
Mes amis, elle marche à l’affreux sacrifice ;
Et voilà les soldats armés pour son supplice.
Elle en est entourée.

(On voit dans l’enfoncement Astérie entourée de la garde que le roi Teucer lui avait donnée. Datame continue.)

Elle en est entourée.Allons, c’est à ses pieds
Qu’il faut, en la vengeant, mourir sacrifiés.


Scène III.

les cydoniens, DICTIME.
Dictime.

Où pensez-vous aller ? Et qu’est-ce que vous faites ?
Quel transport vous égare, aveugles que vous êtes ?
Dans leur course rapide ils ne m’écoutent pas.
Ah ! Que de cette esclave ils suivent donc les pas ;
Qu’ils s’écartent surtout de ces autels horribles,
Dressés par la vengeance à des dieux inflexibles ;
Qu’ils sortent de la Crète. Ils n’ont vu parmi nous
Que de justes sujets d’un éternel courroux :
Ils nous détesteront ; mais ils rendront justice
À la main qui dérobe Astérie au supplice ;
Ils aimeront mon roi dans leurs affreux déserts…
Mais de quels cris soudains retentissent les airs !
Je me trompe, ou de loin j’entends le bruit des armes.
Que ce jour est funeste, et fait pour les alarmes !
Ah ! Nos mœurs, et nos lois, et nos rites affreux,
Ne pouvaient nous donner que des jours malheureux !
Revolons vers le roi.


Scène IV.

TEUCER, DICTIME.
Teucer.

Revolons vers le roi.Demeure, cher Dictime,
Demeure. Il n’est plus temps de sauver la victime ;