ACTE III, SCÈNE I. iSli
Ouo m’importent ces cris des \ui<i ; ; ures luiiuaiiis ? La sciiic Léonore est tout ce que je crains. Léonore !, .. Crois-tu (|ue son ànie odensée, Rendue à mon amour, ait pu dans sa pensée Étoufler pour januiis le cuisant souvenir D’un allront dont sa luùne aurait dû me punir ?
MENDOSE.
Vous l’avez assez vu, son retour est sincère.
DON pî : due. Son ingénuité, qui dut toujours me plaire, Laisse échapper des traits d’une mâle fierté Oui joint un grand courage à sa simplicité.
MENDOSE,
Sa conduite envers vous était d’une âme pure.
Vertueuse sans art, ignorant l’imposture,
Voulant que ce grand jour lut un jour de bienfaits.
Au sein de la discorde elle a cherché la paix.
Ce cœur qui n’est pas né pour des temps si coupables
Se figurait des biens qui sont impraticables :
Sa vertu la trompait. Je vois avec douleur
Que tout corrompt ici votre commun bonheur.
Quel parti prenez-vous ? et que devra-t-on faire
De cet inébranlable et terrible adversaire
Qui dans sa prison même ose encor vous braver ?
DON PÈDRE.
Léonore !… à ce point as-tu su captiver
Un cœur si détrompé, si las de tant de chaînes,
Dont le poids trop chéri fit ma honte et mes peines ?
J’abjurais les amours et leurs folles erreurs. —<)uoi ! dans ces jours de sang, et parmi tant d’horreurs, —Cette candeur naïve et sa noble innocence
Sur mon âme étonnée ont donc plus de puissance
Que n’en eurent jamais ces fatales beautés
Qui subjuguaient mes sens de leurs fers enchantés,
Et, des séductions déployant l’artifice.
Égaraient ma raison soumise à leur caprice !
Padille m’enchaînait et me rendait cruel ;
Pour venger ses appas je devins criminel.
Ces temps étaient alTreux. Léonore adorée
M’inspire une vertu ([ue j’avais ignorée ;
Elle grave en mon cœur, heureux de lui céder,
Tout ce que tu m’as dit sans me persuader :