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À cette fermeté succède à tout moment…
Don Pèdre ! cher époux ! que n’ai-je pu te suivre,
Et tomber avec toi si tu cesses de vivre !
ELVIRE.
A vaincre Transtamare il est accoutumé : Que votre cœur sensible, un moment alarmé, Reprenne son courage et sa mAle assurance.
LÉ0\0ItE.
Oui, don Pèdre, il est vrai, me rend mon espérance. Mais Guesclin !
ELVIRE.
Vous pourriez redouter sa valeur !
LÉONORE.
Je brave Transtamare, et crains son protecteur. Si don Pèdre est vaincn, sa mort est assurée. Je le connais trop bien : sa main désespérée Cherchera, je le vois, la mort de rang en rang, Déchirera son sein, s’entrouvrira le flanc, Plutôt que de tomber dans les mains d’un rebelle.
ELVIRE.
Détournez loin de vous cette inuige cruelle. Reine, le ciel est juste, il ne donnera pas Cet exemple exécrable à tous les potentats, Qu un traître, un révolté, l’enfant de l’adultère. Opprime impunément son monarque et son frère.
LÉOXORE.
Quoique le ciel soit juste, il permet bien souvent
Que l’iniquité règne, et marche en triomphant ;
Et si, pour nous venger, El vire, il ne nous reste
Que le recours du faible au jugement céleste.
Et l’espoir incertain qu’enfin dans l’avenir.
Quand nous ne serons plus, le ciel saura punir.
Cet avenir caché, si loin de notre vue.
Nous console bien peu quand le présent nous tue.
Pardonne, je m’égare ; et le trouble et l’effroi,
Plus forts que la raison, m’entraînent malgré moi.
Tu vois avec pitié ce passage rapide
De l’excès du courage au désespoir timide.
Telle est donc la nature !… Il me faut donc lutter
Contre tous ses assauts !… et je veux l’emporter !
N’entends-tu pas de loin la trompette guerrière, Les cris des malheureux roulants dans la poussière,