ACTE III
Scène I
Oui, c’étaient des vapeurs ; c’est une maladie
Où les vieux médecins n’entendent jamais rien :
Cela vient tout d’un coup… quand on se porte bien.
Une seconde dose à l’instant Va guérie.
Oh ! que cela t’a fait de bien !
Ces espèces de maux s’appellent frénésie.
Feu ma femme autrefois en fut longtemps saisie ;
Quand son mal lui prenait, c’était un vrai démon.
Ma femme aussi.
C’était un torrent d’invectives,
Un tapage, des cris, des querelles si vives…
Tout de même.
Il fallait déserter la maison,
La bonne me disait : Je te hais, d’un courage.
D’un fond de vérité… cela partait du cœur.
Grâce au ciel, tu n’as plus cette mauvaise humeur,
Et rien ne troublera ta tête et ton ménage.
A peine je comprends ce funeste langage.
Qu"est-il donc arrivé ? qu’ai-je fait ? quai-je dit ?
A l’amant que j’adore aurais-je pu déplaire ?
Hélas ! j’aurais perdu l’esprit !