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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/32

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L’amour fit mon hymen ; mon cœur s’en applaudit
Vous le savez, grands dieux ! si ce cœur est sincère.
Mais dès le second coup de vin
Qu’à cet autel on m’a fait boire,
Mon amant est parti soudain,
En montrant rumeur la plus noire ;
Attachée à ses pas j’ai vainement couru.
Où donc est-il allé ? Ne l’avez-vous point vu ?

Le père de Daphnis

Il arrive.



Scène II

les précédents, DAPHNIS.
le pere de daphnis.

En effet je vois sur son visage
Je ne sais quoi de dur, de sombre, de sauvage.

Glycère

Cher amant, vole dans mes bras:
Dieu de mes sens, dieu de mon Ame,
Animez, redoublez mon éternelle flamme.,.
Ah ! ah ! ah ! cher époux, ne te détourne pas;
Tes yeux sont-ils fixés sur mes yeux pleins de larmes ?
Ton cœur répond-il à mon cœur ?
Du feu qui me consume éprouves-tu les charmes ?
Sens-tu l’excès de mon bonheur ?

(À cette musique tendre succède une symphonie impérieuse et d’un caractère terrible.)
Daphnis
(Il chante.)

Écoute, malheureux beau-père.
Tu m’as donné pour femme une Mégère ;
Dès qu’on la voit on s’enfuit ;
Sa laideur la rend plus fière ;
Elle est fausse, elle est tracassière ;
Et, pour mettre le comble à mon destin maudit.
Veut avoir de l’esprit.
Je fus assez sot pour la prendre ;
Je viens la rendre :
Ma sottise finit…