L’amour fit mon hymen ; mon cœur s’en applaudit
Vous le savez, grands dieux ! si ce cœur est sincère.
Mais dès le second coup de vin
Qu’à cet autel on m’a fait boire,
Mon amant est parti soudain,
En montrant rumeur la plus noire ;
Attachée à ses pas j’ai vainement couru.
Où donc est-il allé ? Ne l’avez-vous point vu ?
Il arrive.
Scène II
En effet je vois sur son visage
Je ne sais quoi de dur, de sombre, de sauvage.
Cher amant, vole dans mes bras:
Dieu de mes sens, dieu de mon Ame,
Animez, redoublez mon éternelle flamme.,.
Ah ! ah ! ah ! cher époux, ne te détourne pas;
Tes yeux sont-ils fixés sur mes yeux pleins de larmes ?
Ton cœur répond-il à mon cœur ?
Du feu qui me consume éprouves-tu les charmes ?
Sens-tu l’excès de mon bonheur ?
Écoute, malheureux beau-père.
Tu m’as donné pour femme une Mégère ;
Dès qu’on la voit on s’enfuit ;
Sa laideur la rend plus fière ;
Elle est fausse, elle est tracassière ;
Et, pour mettre le comble à mon destin maudit.
Veut avoir de l’esprit.
Je fus assez sot pour la prendre ;
Je viens la rendre :
Ma sottise finit…