Prince, vous connaissez les droits du genre humain ?
Quel est cet étranger ? quel est ce téméraire ?
Un homme, un citoyen, un vieux soldat, un père.
Que me demandes-tu ?
La justice, mon sang.
Je ne crois point blesser l’éclat de votre rang
Mais gardez les traités ; rendez la jeune Ydace,
Reste unique échappé des malheurs de ma race :
J’en apporte le prix.
Qu’on dérobe à mes yeux
D’un vieillard indiscret l’aspect injurieux.
Mon frère, il ne vous fait qu’une juste demande.
Soldats, qu’on obéisse alors que je commande.
Qu’on l’éloigne.
Ah ! grands dieux, rendez-moi donc le temps
Où ma main vous servait et frappait les tyrans.
Faut-il que de mes ans la triste décadence
Me laisse à leurs genoux expirer sans vengeance !
Scène II.
Vous pouviez lui répondre avec plus de bonté ;
Mon frère, un vieux soldat doit être respecté.
Non, mon frère : apprenez que je perdrais la vie
Avant que ma captive à mes mains fût ravie.
Ni la sévérité de mon père en courroux,
Ni tous ces vains traités qui parlent contre nous,