Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/440

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YDASAN.
.


Quel prodige !

YDACE.

Heureux jour !

ARGIDE.

Vous m’étonnez, mon père ; et peut-être à mon tour
Je vais dans ce moment vous étonner vous-même…
Vous daignez me céder ce brillant diadème,
Inestimable prix de vos travaux guerriers,
Que vos vaillantes mains ont couvert de lauriers…
J’ose accepter de vous cet auguste partage,
Et je vais à vos yeux en faire un digne usage…
   Platon vint sur ces bords ; il enseigna des rois ;
Mon cœur est son disciple, et je suivrai ses lois…
Un sage m’instruisit ; mais c’est vous que j’imite ;
A vivre en citoyen votre exemple m’invite.
Vous êtes au-dessus des honneurs souverains ;
Vous les foulez aux pieds, seigneur, et je les crains.
Malheur à tout mortel qui se croirait capable
De porter après vous ce fardeau redoutable !
   Peuples, j’use un moment de mon autorité :
Je règne… votre roi vous rend la liberté.
(Il descend du trône.)
Agathocle à son fils vient de rendre justice ;
Je vous la fais à tous… Puisse le ciel propice
Commencer dès ce jour un siècle de bonheur,
Un siècle de vertu, plutôt que de grandeur !
O mon auguste épouse ! ô noble citoyenne !
Ce peuple vous chérit ; vous êtes plus que reine.