Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/60

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SOIMIOMSBE.

Dévoilant ravonir. et lisant dans mon cœur, Prononcer contre moi l'arrêt irrévocal)le Qui dévoue au supplice une tête coupable.

l'ii r.DiMi:. ^ous coui)al)le! 11 l'était d'oublier aujoui'd'liui Tout ce que Sophonisbe Qsa faire pour lui.

SOPHOMSBE.

J'ai tout fait. Cependant il m'a dit vrai, PhtPdimc ; Dans les plis de mon âme il a cherché mon crime ; Il l'a trouvé peut-être ; et ce triste entretien Ne m'annonce que trop son désastre et le mien,

PH/EDIME.

Son malheur l'aigrissait ; il vous rendra justice. Sa haine contre Rome et contre Massinisse Empoisonnait son cœur déjà trop soupçonneux : Lui-même en rougira, s'il est moins malheureux. Il voit la mort de près, et l'esprit le plus ferme Peut se sentir troul)Ié quand il touche à ce terme. Mais si quelque succès secondait sa valeur. Si du fier Scipion Sypliax était vainqueur, Vous verriez aisément son amitié renaître, il doit TOUS respecter, puisqu'il doit vous connaître. Vos charmes sur son cœur ont été trop puissants : Ils le seront toujours.

SOPHOMSBE.

Pha'dime, il n'est plus temps. Je vois de tous les deux la destinée affreuse : Il s'avance au trépas ; je suis plus malheureuse.

PU KDIME.

Espérez.

SOPHOMSBE.

J'ai perdu mes États, mon repos, L'estime d'un époux, et l'amour d'un héros. Je suis déjà captive ; et dans ce jour peut-être Il faut tendre les mains aux fers d'un nouveau maître, Et recevoir des lois d'un amant indigné. Qui m'eût rendue heureuse, et que j'ai dédaigné. Quand ce fier Massinisse, oppresseur de Carthage, Me présentait dans Cirthe un séduisant hommage, Tu sais que j'étouffai, dans mon secret ennui. L'intérêt et le sang qui me parlaient pour lui. Te dirai-je encor plus? j'étouffai l'amour même ;

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