Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/240

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tn VARIANTES DU CHANT VIII.

De l'objet de leur flamme il séduisit le cœur; Sennetère en secret reconnut un vainqueur. Par le pouvoir soudain d'un chai-me inexprimable, Le prix du plus vaillant fut pour le plus aimable; Tandis que pour lui plaire ils volaient à la mort, Vivonne la charma sans peine et sans effort; Dans la fleur de ses ans, nourri loin des alarmes, A peine il commençait la carrière des armes; Près d'un objet si fier il n'avait nul appui, Et la gloire parlait pour d'autres que pour lui ; Mais, de tous ses rivaux effaçant la mémoire. Un regard de ses yeux fit oublier leur gloire; On l'aimait en secret, et des charmes si doux Faisaient le bien d'un seul et les désirs de tous. Le ciel fit luire enfin cette heureuse journée Qui semblait des Français régler la destinée; Vivonne alors parut entre tous ces guerriers. Le myrte sur la tête, attendant des lauriers; Honteux de n'être encor connu que par ses charmes, H voulut signaler la gloire de ses armes; Il voulut en ce jour exercer son grand cœur, Aux yeux de ses rivaux mériter son bonheur. Vivonne fut armé des mains de son amante : Elle-même attacha sa cuirasse pesante, Et couvrit, en tremblant, d'un casque précieux Ce front si plein d'attraits et si cher à ses yeux; Elle mit dans ses mains la redoutable épée Qui du sang des Français devait être trempée.

��Elle le vit partir les yeux remplis de larmes :

Vivonne en la quittant partagea ses alarmes;

Mais la gloire emportait ses pas et ses désirs.

Il partit, et l'amour en poussa des soupirs.

  • Tel qu'échappé du sein d'un riant pâturage,
  • Au bruit de la trompette animant son courage,
  • Dans les champs de la Thrace un coursier orgueilleux,
  • Jeune, inquiet, ardent, plein d'un feu belliqueux.

Lovant les crins mouvants de sa superbe tête.

Franchit les champs poudreux, plus prompt que la tempête;

Tel Vivonne accourut sur ces remparts sanglants,

Où l'implacable Mort volait dans tous les rangs.

La Victoire à ses coups est d'abord attachée :

Il renverse Rambure, et de Luyne, et Dachée;

Il arrache en cent lieux les étendards vainqueurs

Plantés par Bourbon même aux yeux des fiers ligueurs :

Au milieu des Anglais s'élançant comme un foudre,

A Taylor, à Quélus, il fait mordre la poudre;

Du Guesclin, de ce peuple autrefois la terreur.

Dans leurs rangs éperdus i-épandait moins d'horreur.

��Quelques passages de ce morceau, et notanimenl les quatre premiers

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