Cet Essai sur la poésie épique, dont l’Essai sur les guerres civiles devait faire partie[1], fut composé pour servir d’introduction à la Henriade[2]. L’auteur l’écrivit[3] et le fit imprimer[4] en anglais, et le fit traduire en français par l’abbé Desfontaines, qui commit un assez grand nombre de fautes dont Voltaire s’est plaint à plusieurs reprises. L’abbé Desfontaines prétendit ne pas être l’auteur de la traduction, qu’il attribue au comte de Plélo[5]. Il dit même que Voltaire n’écrivit pas son livre en anglais, mais en français ; et qu’après l’avoir traduit lui-même en anglais, Voltaire fit corriger sa traduction par son maître d’anglais[6]. Voltaire n’a pas laissé sans réplique ces assertions, qui étaient tardives ; car, en 1732, c’est avec le nom de l’abbé Desfontaines que la traduction de l’Essai avait été imprimée à la suite de la Henriade.
C’est à Paris que la traduction de l’Essai avait été imprimée[7] avec un avertissement que voici, aussi traduit de l’anglais :
« On regardera peut-être comme une espèce de présomption que, n’ayant
- ↑ L’Essai sur les guerres civiles devait former la seconde partie, d’après la Bibliothèque française, tome XII, page 26 ; il en formait la première d’après le même journal, tome XIII, page 111.
- ↑ Bibliothèque française, tome XII, page 26, et l’Avertissement de l’auteur transcrit dans le présent avertissement.
- ↑ Voyez la note vers la fin du chapitre IX.
- ↑ Je n’ai point vu d’édition en anglais de l’Essai sur la poésie épique ; mais il est à croire qu’il en existe au moins une. 1o Ce fut en anglais que Rolli écrivit sa critique, dont je parle dans l’avant-dernier alinéa de cet avertissement ; 2o la Bibliothèque française, tome XII, page 274, dit : « Le style de M. de V. n’a pas déplu aux Anglais ; » 3o les premières phrases de l’Avertissement de l’auteur transcrit dans cet avertissement ne peuvent laisser aucun doute.
- ↑ Voltairomanie (1738), in-12, page 26.
- ↑ Id., page 27.
- ↑ En voici le titre : Essai sur la poésie épique, traduit de l’anglais de M. de Voltaire, par M. *** ; Paris, Chaubert, 1728, in-12 de viii et 170 pages.