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384 rOh.ME DE l-OXTENOV. [27'

De vivre encore un jour, et de mourir vainqueur. Con-servez, justes cieux, ses hautes destinées; Pour Louis et pour nous prolongez ses années.

Déjà de la tranchée Harcourt^ est accouru; Tout poste est assigné, tout danger est prévu. Noailles-, pour son roi plein d'un amour fidèle. Voit la France en son maître, et ne regarde qu'elle. Ce sang de tant de rois, ce sang du grand Condé, D'Eu^ par qui des Français le tonnerre est guidé"*, Penthièvre^, dont le zèle avait devancé l'âge, Qui déjà vers le Mein signala son courage, Bavière avec de Pons, Boufilers et Luxembourg, Vont chacun dans leur place attendre ce grand jour Chacun porte l'espoir aux guerriers qu'il commande. Le fortuné Danoy^, Chahanes, Galerande, Le vaillant Bérenger, ce défenseur du Bhin, Colbert, et du Chaila, tous nos héros enfin^ Dans l'horreur de la nuit, dans celle du silence, Demandent seulement que le péril commence.

Le jour frappe déjà de ses rayons naissants De vingt peuples unis les drapeaux menaçants. Le Belge, qui jadis fortuné sous nos princes, Vit l'abondance alors enrichir ses provinces ; Le Batave prudent, dans l'Inde respecté, Puissant par son travail et par sa liberté. Qui, longtemps opprimé par l'Autriche cruelle. Ayant brisé son joug, s'arme aujourd'hui pour elle; L'Hanovrien constant, qui, formé pour servir, Sait soufi'rir et combattre, et surtout obéir ; L'Autrichien, rempli de sa gloire passée,

��\. M. le duc d'Harcourt avait investi Tournay. {Note de Voltaire.)

2. Marécbal de France. (Id.)

3. Grand-maître d'artillerie. (/(/.)

4. Il était gouverneur du Languedoc Le roi, l'ayant envoyé tenir les états de la province, lui annonça qu'il serait payé de ses dépenses sur ses mémoires : M. le comte d'Eu ne voulut point y consentir. « Sire, dit-il au roi, ce que je tiens de l'État suffit pour les dépenses extraordinaires que son service peut exiger de moi. » (K.)

5. 11 s'était signalé à la bataille de Dettingen. {Xote de Voltaire.)

6. M. de Danoy fut retiré par sa nourrice d'une foule de morts et de mourants sur le champ de Malplaquet, deux jours après la bataille. C'est un fait certain : cette femme vint avec un passe-port, accompagnée d'un sergent du régiment du roi, dans lequel était alors cet officier. (Id.)

7. Les lieutenants-généraux, chacun à leur division. {Id.)

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