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[5o] SUR SAINTE GENEVli:VE. 405

Vous, tombeau sacré que jlionore, Enrichi des dons de nos rois, Et vous, bergère que j'implore, Écoutez ma timide voix. Pardonnez à mon impuissance, Si ma faible reconnaissance Ne peut égaler vos faveurs. Dieu même, à contenter facile. Ne croit point l'offrande trop vile Que nous lui faisons de nos cœurs.

Les Indes, pour moi trop avares, Font couler l'or en d'autres mains : Je n'ai point de ces meubles rares Qui flattent l'orgueil des humains. Loin d'une fortune opulente. Aux trésors que je vous présente Ma seule ardeur donne du prix ; Et si cette ardeur peut vous plaire, Agréez que j'ose vous faire Un hommage de mes écrits.

Eh quoi ! puis-je dans le silence Ensevelir ces nobles noms De protectrice de la France Et de ferme appui des Bourbons ? Jadis nos campagnes arides. Trompant nos attentes timides, Vous durent leur fertilité; Et, par votre seule prière, Vous désarmâtes la colère Du ciel contre nous irrité.

La Mort même, à votre présence, Arrêtant sa cruelle faux, Rendit des hommes à la France, Qu'allaient dévorer les tombeaux. Maîtresse du séjour des ombres. Jusqu'au plus profond des lieux sombres

sa bergère. Croyez-vous que tous ses ouvrages méritent en effet d'être dédiés à cette sainte? » (B.)

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