Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/457

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ODE IX.

��A MESSIEURS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,

Qui ont été sous l'équateur et au cercle polaire mesurer des degrés de latitude '.

Vérité sublime! ô céleste Uranie! Esprit né de l'esprit qui forma l'univers, Qui mesures des cicux la carrière infinie, Et qui pèses les airs :

Tandis que tu conduis sur les gouffres de l'onde Ces voyageurs savants, ministres de tes lois. De l'ardent équateur ou du pôle du monde, Entends ma faible voix.

Que font tes vrais enfants? Vainqueurs de la nature, ils arrachent son voile ; et ces rares esprits Fixent la pesanteur, la masse, et la figure, De l'univers surpris.

Les enfers sont émus au bruit de leur voyage : Je vois paraître au jour les ombres des héros. De ces Grecs renommés qu'admira le rivage De l'antique Colchos,

��I. La date de 1735, que les éditeurs de Kehl avaient mise à cette ode, est celle de rexpédition. C'est le 10 mai 1735 que s'étaient embarqués à la Rochelle, pour le Pérou, Bouguer, Godin, et la Condamine. Leur opération dura longtemps, et un écrit de Bouguer ne parut qu'en 1749, in-4". Dès 1738 Maupertuis avait publié le résultat des observations faites au pôle. L'ode de Voltaire n'est donc que de 1738. Frédéric l'en remercie dans sa lettre du 14 septembre 1738. Le Pour et Contre (de l'idjbé Prévost), tome XVI, daté de 1738, donne comme une nouveauté VOde pour Messieurs de V Académie des sciences, etc. Les éditions de Kehl sont les premières où elle est intitulée Ode à Messieurs de l'Académie des sciences, etc.

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