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192 ODE XIX.

Et les émules de leurs dieux, Lorsque Jupiter et Neptune Leur asservirent la fortune, Et combattirent avec eux.

Mais quand sous les deux Théodoses Tous ces héros dégénérés Ne virent plus d'apothéoses Que de vils pédants tonsurés, Un délire théologique Arma leur esprit frénétique D'anathèmes et d'arguments ; Et la postérité d'Achille, Sous la règle de saint Basile, Fut l'esclave des Ottomans.

Voici le vrai temps des croisades. Français, Bretons, italiens, C'est trop supporter les bravades Des cruels vainqueurs des chrétiens. Un ridicule fanatisme Fit succomber votre héroïsme Sous ces tyrans victorieux. Écoutez Pallas qui vous crie : « Vengez-moi ! vengez ma patrie ! Vous irez après aux saints lieux*.

« Je veux ressusciter Athènes. Qu'Homère chante vos coni])ats, Que la voix de cent Démosthènes Ranime vos cœurs et vos bras. Sortez, renaissez, Arts aimables, De ces ruines déplorables

i. Après cette quatrième stroplie, VAnnéc littéraire donne celle que voici

( La voix de Jupiter mon père A déjà fait changer lo sort ; Calisto, qui lui fut si chère, "Vient d'armer les enfants du Nord. Neptune sur la mer Egée A conduit vers Sparte afUigée Un peuple nouveau de soldats. Joignez vos troupes invincibles A ces Roxclans plus terribles Que les vengeurs de Ménélas. (B.)

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