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[n] L'ANNIVERSAIRE DE LA SAINT-BARTHÉLEMV. 49;i

In poltron, tyran de l'État, L'embellit de sa main sanglante. ■ C'est après les proscriptions Que les enfants des Scipions Se croyaient heureux sous Octave. Tranquille et soumis à sa loi. On vit danser le peuple-roi En portant des chaînes d'esclave.

Virgile, Horace, Pollion, Couronnés de myrte et de lierre, Sur la cendre de Cicéron Chantaient les baisers de Glycère ; ^Ils chantaient dans les mêmes lieux Où tombèrent cent demi-dieux Sous des assassins mercenaires ; Et les familles des proscrits Rassemblaient les Jeux et les Ris Entre les tombeaux de leurs pères.

Bellone a dévasté nos champs Par tous les fléaux de la guerre : Cérès par ses dons renaissants A bientôt consolé la terre. L'enfer engloutit dans ses flancs Les déplorables habitants De Lisbonne aux flammes livrée ; Abandonna-t-on son séjour?... On y revint, on fit l'amour, Et la perte fut réparée.

Tout mortel a versé des pleurs ; Chaque siècle a connu les crimes; Ce monde est un amas d'horreurs, De coupables, et de victimes. Des maux passés le souvenir Et les terreurs de l'avenir Seraient un poids insupportable : Dieu prit pitié du genre humain ; Il le créa frivole et vain. Pour le rendre moins misérable.

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