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STANCES. o37

XXXI.

A MADAME NECKER^

Quelle étrange idée est venue Dans votre esprit sage, éclairé ? Que vos bontés l'ont égaré ! Et que votre peine est perdue!

A moi chétif une statue ! Je serais d'orgueil enivré. L'ami Jean-Jacque a déclaré Que c'est à lui qu'elle était due-,

11 la demande avec éclat. L'univers, par reconnaissance, Lui devait cette récompense : Mais l'univers est un ingrat.

C'est vous que je figurerai En beau marbre, d'après nature, Lorsqu'à Paplios je reviendrai, Et que j'aurai la main plus sûre.

Ah ! si jamais de ma façon De vos attraits on voit l'image. On sait comment Pygmalion Traitait autrefois son ouvrage.

��1. A propos de la souscription pour la statue du patriarche. M""^ Necker fut la présidente de la commission des gens de lettres souscripteurs. (G. A.)

— La statue de Voltaire, dont il est question dans ces stances, ne fut achevée qu'en 177G. Voltaire alors adressa à M"'* Necker une épître. La statue est aujour- d'hui dans la Bihliothèque de l'Institut. On lit au bas :

A Monsieur De Voltaire Par Les gens De Lettres Ses Compatriotes et Ses Contemporains 1776.

(B.)

2. Voyez l'écrit intitulé J.-J. Rousseau à Christophe de Beaumont, archevêque de Paris.

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