Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/598

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

oSO LK TK.MIM.K Dl (iOUT.

faire, mais qu'il n'aime point à demi. Je vis que les ouvrages qu'il (M'itique le plus en détail sent ceux qui en tout lui plaisent davantage.

Nul auteur avec lui n'a tort

Ouaud il a trouvé l'art de plaire;

Il le critique sans colère,

Il l'applaudit avec transport. IMelpomène, ('talant ses charmes,

Vient lui présenter ses héros ;

Et c'est en répandant des larmes

Que ce dieu connaît leurs défauts. Malheur à qui toujours raisonne.

Et qui ne s'attendrit jamais !

Dieu du Goût, ton divin palais

Est un séjour qu'il abandonne.

Quand mes conducteurs s'en retournèrent, le dieu leur parla à peu près dans ce sens; car il ne m'est pas donné de dire ses propres mots :

Adieu, mes plus chers favoris: Comblés des faveurs du Parnasse, Ne souffrez pas que dans Paris Mon rival usurpe ma place.

Je sais qu'à vos yeux éclairés Le faux goût tremble de paraître; Si jamais vous le rencontrez, Il est aisé de le connaître :

Toujours accablé d'ornements, Composant sa voix, son visage, Affecté dans ses agréments, Et précieux dans son langage,

Il prend mon nom, mon étendar d ; . Mais on voit assez l'imposture.

Car il n'est (|ue le fils de l'art ; Moi, je le suis de la nature. »

��FIN DU TEMPLE DU GOUT,

�� �