Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/228

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•ils VARIANTES DU CHANT XIII.

Le grand Louis, couronné de pavots, Vient épouser sa vieille maqucrellc'. Le moine vit ce phénix des Bourbons, Ensorcelé de deux flasques tétons, Sur un sofa piquer sa haridelle. L'Amour en pleurs, et sa suite fidèle, Les Jeux, les Ris, s'envolent à Paphos. Paris, la cour, sont en proie aux dévots. Une grossière et maussade luxure Rappelle aux sens toute la volupté. Sous l'air cafard un cynisme effronté Met Diogène où régnait Épicure. Dans les excès d'une crapule obscure Le courtisan cherche la liberté. Hercule en froc et Priape en soutane Dans les palais portent l'obscénité; Tout leur fait joug, et le couple profane,

  • Recommandé par sa hrutalité,

A son plaisir patine la beauté 2. C'en était fait du tendre Amour en France, Quand la Fortune ou bien la Providence A Saint-Denis logea ce roi bigot. Le moine voit, à ce règne cagot Dans les destins succéder la Régence, 'Temps fortuné, marqué par la licence,

  • 0ù la Folie, agitant son grelot.

Jette sur tout un vernis d'innocence; Où le cafard n'est prisé que du sot. Tendre Argenton^. folâtre Parabère*, C'est par vos soins que le dieu de Cythère, Régnant en maître au palais d'Orléans, Sur ses autels revoit fumer l'encens. Le dieu du goût, son seul et digne émule. Tâche d'unir les grâces aux talents. Faune et Priape, et le brutal Hercule, Forcés de fuir, rentrent dans les couvents; Ils n'osent plus se faire voir en France Que sous les traits de Rieux^ ou de Vence. Le bon Régent... (K.)

��1. Voyez le Siècle de Louis XIV, chap. xxvii. (R.^ •2. Variante :

Règne en tyran sur la frêle beauté.

3. Marie-Louisc-Mag Icleine-Victoire Le Bel de La Boissière de Séry, fille d'honneur delà mère du Régent, fut l'une des premières maîtresses de ce prince, et celle qui eut le plus d'em- pire sur lui. Elle obtint le titre de comtesse ; prit le nom de la terre d'Argenton que son amant lui donna; et elle le fit consentir à la légitimation d'un fils (Jean-Philippe d'Orléans, grand- prieur de France) qu'elle avait eu de lui en 1702. Elle mourut quelques mois avant ce fils, le 4 mars 1748. (R.)

4. Marie-Magdelcine de La Vieuville, autre maîtresse du Régent, avait épousé, on 1711, César do Baudéan, comte de Parabèrc. Elle naquit à Paris le 6 octobre 1693, et mourut en cette ville le 14 août 17.55. (R.)

5. Gabriel Bernard, comte de Rieus, président au parlement de Paris, célèbre par le scan-

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