Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/329

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Qui se réveille aux premières alarmes,
Frotte ses yeux, saute en pied, prend les armes,
S’habille en hâte, et fond sur l’ennemi.



De Débora la lance redoutable
Était chez Jeanne auprès de son chevet,
Et de malheur souvent la préservait.
Elle la prend ; la puissance du diable
Ne tint jamais contre ce fer divin.
Jeanne et Dunois fondent sur le malin.
Le malin court, et sa voix effrayante
Fait retentir Blois, Orléans, et Nante ;
Et les baudets dans le Poitou nourris
Du même ton répondaient à ses cris.
Satan fuyait ; mais dans sa course prompte
Il veut venger les Anglais et sa honte ;
Dans Orléans il vole comme lui trait
Droit au logis du président Louvet.
Il s’y tapit dans le corps de madame :
Il était sûr de gouverner cette âme ;
C’était son bien ; le perfide est instruit
Du mal secret qui tient la présidente,
Il sait qu’elle aime, et que Talbot l’enchante.
Le vieux serpent en secret la conduit
Il la dirige, il l’enflamme, il espère
Qu’elle pourra prêter son ministère
Pour introduire aux remparts d’Orléans
Le beau Talbot et ses fiers combattants :
En travaillant pour les Anglais qu’il aime,
Il sait assez qu’il combat pour lui-même.