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424 SKPTIKME DISCOURS.

Et dos petits tyrans, J)oiinis do vaiiitc'. Dont mon indépendance irritait la ticrté. Oui, pendant quarante ans poursuivi par l'envie, Des amis vertneux ont consolé ma vie. J'ai mérité leur zèle et leur fidélité ; J'ai fait quelques ingrats, et ne l'ai point été. Certain législateur', dont la plume féconde Fit tant de vains projets pour le bien de ce monde, Et qui depuis trente ans écrit pour des ingrats, Vient de créer un mot qui manque à Vaugelas : Ce mot est bienfaisance : il me plaît; il rassemble, Si le cœur en est cru, bien des vertus ensemble. Petits grammairiens, grands précepteurs des sots, Qui pesez la parole et mesurez les mots, Pareille expression vous semble basardée ; Mais l'univers entier doit en chérir l'idée.

��1. L'abbé de Saint-Pierre. C'est lui qui a mis le mot de bienfaisance à la mode, à force de le répéter. On l'appelle législateur, parce qu'il n'a écrit que pour réfor- mer le gouvernement. Il s'est rendu un peu ridicule en France par l'excès de ses bonnes intentions. {Note de Voltaire, 1752). — Palissot,dans ses Mémoires, 1803, tome II, page 43, remarque que le mot bienfaisance est de Balzac. (B.)

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