it que Dieu aurait fait des choses inutiles.
C’est-à-dire, qu’il était nécessaire à la nature divine qu’elle fît tout ce qu’elle a fait ?
Je le crois, ou du moins je le soupçonne, il y a des gens qui pensent autrement ; je ne les entends point, peut-être ont-ils raison. Je crains la dispute sur cette matière.
C’est aussi d’un autre nécessaire que je veux vous parler.
Quoi donc ? de ce qui est nécessaire à un honnête homme pour vivre ? du malheur où l’on est réduit quand on manque du nécessaire ?
Non, car ce qui est nécessaire à l’un ne l’est pas toujours à l’autre ; il est nécessaire à un Indien d’avoir du riz, à un Anglais d’avoir de la viande, il faut une fourrure à un Russe, & une étoffe de gaze à un Africain, tel homme croit que douze chevaux de carrosse lui sont nécessaires, tel autre se borne à une paire de souliers, tel autre marche gaiement pieds nus, je veux vous parler de ce qui est nécessaire à tous les hommes.