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Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/191

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remarquables. « Il y a des noms qui ont naturellement de la vertu, tels que sont ceux dont se servent les sages parmi les Égyptiens, les mages en Perse, les brachmanes dans l’Inde. Ce qu’on nomme magie n’est pas un art vain & chimérique, ainsi que le prétendent les stoïciens & les épicuriens : ni le nom de Sabaoth, ni celui d’Adonaï, n’ont pas été faits pour des êtres créés ; mais ils appartiennent à une théologie mystérieuse qui se rapporte au Créateur ; de là vient la vertu de ces noms quand on les arrange & qu’on les prononce selon les règles, &c. »

Origène en parlant ainsi ne donne point son sentiment particulier, il ne fait que rapporter l’opinion universelle. Toutes les religions alors connues admettaient une espèce de magie ; & on distinguait la magie céleste, & la magie infernale ; la nécromancie & la théurgie ; tout était prodige, divination, oracle. Les Perses ne niaient point les miracles des Égyptiens, ni les Égyptiens ceux des Perses. Dieu permettait que les premiers chrétiens fussent persuadés des oracles attribués aux sibylles, & leur laissait encor quelques erreurs peu importantes, qui ne corrompaient point le fond de la religion.

Une chose encor fort remarquable, c’est que les chrétiens des deux premiers siècles avaient de l’horreur pour les temples, les autels & les simulacres. C’est ce qu’Origène avoue, n° 347. Tout