Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/235

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cet excès d’horreur & de mépris, s’est quelquefois changé en fureur.

Leur horreur augmente, quand on leur dit qu’on voit tous les jours dans les pays catholiques, des prêtres, des moines qui, sortant d’un lit incestueux, & n’ayant pas encor lavé leurs mains souillées d’impuretés, vont faire des dieux par centaines ; mangent & boivent leur dieu ; chient & pissent leur dieu. Mais quand ils réfléchissent que cette superstition, cent fois plus absurde & plus sacrilège que toutes celles des Égyptiens, a valu à un prêtre italien quinze à vingt millions de rente, & la domination d’un pays de cent milles d’étendue en long & en large, ils voudraient tous aller, à main armée, chasser ce prêtre qui s’est emparé du palais des Césars. Je ne sais si je serai du voyage ; car j’aime la paix ; mais quand ils seront établis à Rome, j’irai sûrement leur rendre visite.

(Par M. Guillaume, ministre protestant.)

vertu

Qu’est-ce que vertu ? Bienfaisance envers le prochain. Puis-je appeler vertu autre chose que ce qui me fait du bien ? Je suis indigent, tu es libéral. Je suis en danger, tu me secours. On me trompe, tu me dis la vérité. On