Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/246

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semblable ? Est-il distinct de lui ou ne l’est-il pas ? Est-il fait ou engendré ? Peut-il engendrer à son tour ? A-t-il la paternité ou la vertu productive sans paternité ? Le St. Esprit est-il fait, ou engendré, ou produit, ou procédant du père, ou procédant du fils, ou procédant de tous les deux ? Peut-il engendrer, peut-il produire ? Son hypostase est-elle consubstantielle avec l’hypostase du pere & du fils ? Et comment ayant précisément la même nature, la même essence que le père & le fils peut-il ne pas faire les mêmes choses que ces deux personnes qui sont lui-même.

Je n’y comprends rien assurément ; personne n’y a jamais rien compris ; & c’est la raison pour laquelle on s’est égorgé.

On sophistiquait, on ergotait, on se haïssait, on s’excommuniait chez les chrétiens pour quelques-uns de ces dogmes inaccessibles à l’esprit humain avant les temps d’Arius & d’Athanase. Les Grecs Égyptiens étaient d’habiles gens, ils coupaient un cheveu en quatre, mais cette fois-ci ils ne le coupèrent qu’en trois. Alexandros Évêque d’Alexandrie s’avise de prêcher que Dieu étant nécessairement individuel simple une monade dans toute la rigueur du mot, cette monade est trine.

Le Prêtre Arios ou Arious, que nous nommons Arius est tout scandalisé de la monade d’Alexandros ; il explique la chose différemment, il ergote en partie comme le Prêtre Sabellious, qui avait ergoté comme le phrygien