Page:Voltaire - Idées républicaines, augmentées de remarques, éd. Needham, 1766.djvu/4

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plait de préſenter ſous l’idée du Deſpotiſme. Juſqu’à préſent ils ont été regardés comme le fruit d’une ſageſſe, d’une prudence attentive au bien de l’humanité, & qui en a accommodé la forme & le plan aux genies & aux mœurs des Nations. Mais l’Auteur nous avertit qu’ils ne doivent leur établiſſement qu’à l’indolence & à la ſimplicité. Tel eſt le titre fondamental des Monarchies & des Ariſtocraties. Ainſi les Citoyens & Bourgeois de Geneve ont été viſiblement des ſimples & des lâches, lorſqu’en établiſſant des Magiſtrats, ils ſe ſont donné des Chefs. L’induction peut être appliquée aux François, aux Eſpagnols, aux Hollandois &c. & comme il leur importe de ne pas laiſſer ſubſiſter ce titre d’ignominie & de mépris ; qu’on leur donne du courage & de l’habileté, ils n’auront beſoin de perſonne, & perſonne ne les maitriſera. L’on a relevé les erreurs de M. D. V. ſur la religion, ſes fauſſetés ſur l’hiſtoire ; on lui a montré qu’il eſt un mauvais Phiſicien ; il eſt fâcheux pour lui de ne pas mieux raiſonner ſur la Politique.

II.

Une ſocieté d’hommes gouvernée arbitrairement, reſſemble parfaitement à une troupe de bœufs mis ou joug pour le ſervice du maître. Il ne

II.

Le parallele d’hommes vivans ſous un Gouvernement arbitraire avec une troupe de bœufs attelés, a pu très-naturellement ſe préſenter dans l’eſprit d’un hom-