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ces fables ſeroient vraies, qu’en réſulteroit-il ? nos Magiſtrats voudroient-ils être Eunuques, & n’être qu’en quatriemes ou en cinquièmes auprès de Meſdames les Conſeilleres.

LXI.

Il ne faut dans un ouvrage de légiſlation, ni conjectures hazardées, ni exemples tirés de peuples inconnus, ni ſaillies d’eſprit, ni digreſſions étrangeres au ſujet, Qu’importe à nos loix, à notre adminiſtration qu’il n’y ait de fleuve navigable en Perſe que le Cirus ? L’auteur ne devoit pas ſans doute omettre le Tigre, l’Euphrate, l’Araxe, le Phaſe, l’Oxus. Mais à quoi bon étaler une géographie ſi erronée, quand on ne doit nous parler que de nos intérêts ?

LXI.

Heureuſement que l’Auteur touchoit à la fin de ſes maximes, ſans quoi ſa mauvaiſe humeur alloit être épuiſé. Il en montre ici plus que par-tout ailleurs. Et certes M. D. M. avoit grand tort de ne ſavoir pas qu’il faiſoit des Loix, & notre écrivain a raiſon de dire qu’il étoit un mauvais géographe. L’ignorance de quelques fleuves navigables dans la Perſe eſt une faute qui ne ſe pardonne point dans l’important ouvrage de l’Eſprit des Loix.


LXII.

Pourquoi perdre ſon tems à ſe tromper ſur les prétendues flottes de Salomon envoyées


LXII.

Pourquoi perdre ſon tems, dirons-nous à M. D. V. à charger un Auteur d’une erreur qu’il