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qu’à Bantam le Roi prend toute la ſucceſſion d’un pere de famille, la maiſon, la femme & les enfans ; cela ſe trouve, dit-il, dans un recueil de voyages. Mais la choſe eſt impoſſible car en deux générations le Roi auroit toutes les maiſons & toutes les femmes en propriété. Un voyageur dit ſouvent des choſes qu’un homme qui écrit en légiſlateur ne doit jamais répéter.

plume l’Auteur ne ſe hâtoit d’honorer les mânes de M. D. M. en l’élevant au ſublime rang des génies qui ont humaniſé les nations.

Qu’il y a peu de juſtice parmi les hommes ! perſonne de ſenſé n’a penſé à décerner à l’Auteur de l’Eſprit des Loix la dignité de législateur ; cet écrivain ne s’y ſeroit ſurement pas reconnu. M. D. M. plus équitable appréciateur du mérite la lui défere dans le Dictionnaire hiſtorial de ſes idées au mot Législateur.


LX.

Le même auteur prétend (Liv. XV. ch. 18) qu’au Tonquin tous les Magiſtrats & les principaux Officiers militaires ſont Eunuques, & que chez les Lamas (Liv. XVI. ch. 5.) la loi permet aux femmes d’avoir pluſieurs maris. Quand

LX.

L’Auteur de l’Eſprit des Loix n’avoit certainement pas en vue nos Conſeillers des Parlemens en rapportant ce qu’il dit des Magiſtrats Tonquinois, & de la Loi établie chez les Lamas. A quel propos M. D. V. prend-il donc de l’inquiétude.