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Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 2, éd. Lanson, 1917.djvu/22

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saient pas encore, et a donné aux physiciens une infinité de vues, ou qui peuvent suffire, ou qui peuvent en faire naître d’autres. »

30. « Quum enim omnis ratio veri et boni ab ejus omnipotentia dependeat, ne quidem dicere ausim deum facere non posse ut mons sit sine valle, vel ut unum et duo non sint tria… » (29 juin 1648, à Arnauld). Ce passage est traduit dans Baillet (II, 504) parmi d’autres textes relatifs à la même question.

31. Voyez dans Larroumet, Marivaux, 523, une belle paraphrase de ce jugement que Marivaux tourne tout à fait en éloge (dans le Miroir qui parut en 1755 dans le Mercure). — Voltaire écrivait en juin 1731 aux auteurs du Nouvelliste du Parnasse : L’esprit de raison pénètre si bien dans les écoles qu’elles commencent à rejeter également et les absurdités inintelligibles d’Aristote et les chimères ingénieuses de Descartes. » Mais Fontenelle même avait écrit : « C’est lui, à ce qu’il me semble, qui a amené cette nouvelle méthode de raisonner, beaucoup plus estimable que sa philosophie même dont une bonne partie se trouve fausse ou incertaine, selon les propres règles qu’il nous a apprises » (Digression sur les onc. et les mod., V, 290). L’auteur des Voyages de Jacques Massé (cf. l. XIII, t. I, p. 175), Simon Tyssot de Patot, dans ses Lettres (2 vol., 1727, t. I, p. 444), écrit dans le même sens au sujet de Descartes : « Il ne serait pas malaisé de prouver que la plupart des raisons qu’il allègue au sujet de la pensée, de l’âme, de sa réelle distinction d’avec le corps et même de l’existence d’un être souverainement parfait (cf. lig. 158-160), ne sont que de purs cercles et paralogismes de bonne logique : d’où il suivrait que sa Métaphysique ne serait qu’une chimère. Au lieu que sa philosophie est excellente en bien des endroits. »

32. Traité de physique, 1671 (dern. éd. citée par Quérard, 1730).

33. Fontenelle disait de l’Académie des sciences de Paris dans sa Préface sur l’utilité des mathématiques et de la physique (1699, VI, 76) : « Aussi l’Académie n’en est-elle encore qu’à faire une ample provision d’observations et de faits bien avérés qui pourront être un jour les fondements d’un système… Jusqu’à présent l’Académie des sciences ne prend la nature que par petites parcelles. Nul système général, de peur de tomber dans l’inconvénient des systèmes précipités. » Tout le passage est à voir.