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Page:Voltaire - Traité sur la tolérance 1763.djvu/121

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Traité ſur la Tolérance. Chap. XII.

vît la religion de Zoroaſtre ; il l’appelle ſon Paſteur, quoiqu’il fût uſurpateur aux yeux des hommes : il n’y a pas dans toute la ſainte Écriture une plus grande marque de prédilection.

Vous voyez dans Malachie que du levant au couchant le nom de Dieu eſt grand dans les Nations, & qu’on lui offre partout des oblations pures. Dieu a ſoin des Ninivites idolâtres comme des Juifs ; il les menace, & il leur pardonne. Melchiſédech, qui n’était point Juif, était Sacrificateur de Dieu. Balaam idolâtre, était Prophète. L’Écriture nous apprend donc que non ſeulement Dieu tolérait tous les autres peuples, mais qu’il en avait un ſoin paternel : & nous oſons être intolérants !


CHAPITRE XIII.
Extrême Tolérance des Juifs.


AInſi donc, ſous Moïſe, ſous les Juges, ſous les Rois, vous voyez toujours des exemples de tolérance. Il y a bien plus : Moïſe dit pluſieurs foisExode, Chap. 20, v. 5. que Dieu punit les pères dans les enfants, juſqu’à la quatrième génération : cette menace était néceſſaire à un Peuple à qui Dieu n’avait révélé ni l’immortalité de l’âme, ni les peines & les récompenſes dans une