Voilà pourtant ce qui ouvrit la porte à tous ces fléaux qui vinrent de l’Aſie inonder l’Occident. Il ſortit de chaque verſet conteſté une furie armée d’un ſophiſme & d’un poignard, qui rendit tous les hommes inſenſés & cruels. Les Huns, les Hérules, les Goths & les Vandales qui ſurvinrent, firent infiniment moins de mal ; & le plus grand qu’ils firent, fut de ſe prêter enfin eux-mêmes à ces diſputes fatales.
L ne faut pas un grand art, une éloquence bien recherchée, pour prouver que des Chrétiens doivent ſe tolérer les uns les autres. Je vais plus loin ; je vous dis qu’il faut regarder tous les hommes comme nos frères. Quoi ! mon frère le Turc ? mon frère le Chinois ? le Juif ? le Siamois ? Oui, ſans doute ; ne ſommes-nous pas tous enfants du même Père, & créatures du même Dieu ?
Mais ces Peuples nous mépriſent ; mais ils nous traitent d’idolâtres ! Eh bien ! je leur dirai qu’ils ont grand tort. Il me ſemble que je pourrais étonner au moins l’orgueilleuſe opiniâtreté d’un Iman, ou d’un Talapoin, ſi je leur parlais à peu près ainſi.