Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/173

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J.-J. Thomson. Poincaré prit une part active aux discussions contre les physiciens qui voulaient voir dans ces rayons, au lieu d’émission de corpuscules électrisés, un phénomène de propagation d’ondes comparable à la lumière. M. Jaumann, en particulier, les considérait comme des ondes longitudinales de l’éther dont la lumière et les ondes hertziennes sont les ondes transversales, et croyait avoir expliqué, dans cette hypothèse, la déviation des rayons cathodiques par les aimants, auxquels les rayons lumineux sont complètement insensibles. Poincaré montra qu’en admettant les idées de M. Jaumann, mais en interprétant correctement ses équations, on devrait conclure que les rayons, les trajectoires de l’énergie dans les ondes longitudinales qu’il imaginait, devaient suivre les lignes de force électriques et ne pouvaient par conséquent être déviés par l’aimant de la manière observée pour les rayons cathodiques. Ici encore apparaît la maîtrise de Poincaré à lire les faits dans les équations, à comprendre sans aucune peine le langage qu’elles parlent et avec lequel nul plus que lui ne fut familier. Il n’éprouvait même pas le besoin qu’on employât un système constant et unique de notations : il mettait son plaisir à deviner la signification des symboles. Ce géant