Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelconque dépendront seulement des lectures que nous aurions pu faire sur ces mêmes instruments à l’instant initial. » Or, un pareil énoncé est indépendant de toute interprétation des expériences. Si donc le principe est vrai dans l’interprétation euclidienne, il est également vrai dans l’interprétation non-euclidienne.

Tel est le point de vue auquel se place Henri Poincaré pour faire une critique définitive des notions géométriques. Ainsi, en particulier, nous avons dit tout à l’heure que c’étaient certaines expériences qui nous conduisaient à adopter les conventions traditionnelles de la géométrie de préférence à d’autres. Pour interpréter correctement les expériences dont il est ici question, il est indispensable de remarquer qu’elles ne sont point géométriques : ce sont des expériences de mécanique si l’on opère sur des corps solides ; ce sont des expériences d’optique si l’on opère sur des rayons lumineux ; ce ne sont jamais des expériences de géométrie. Et c’est là la raison profonde pour laquelle les conventions de la géométrie resteront toujours invérifiables.



Au premier congrès international de philosophie tenu à Paris en 1900, Henri Poincaré