Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/250

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présenta un important mémoire[1] où il étudie et discute les principes de la mécanique rationnelle.

Supposons admis, sous les réserves que nous avons déjà indiquées ou que nous indiquerons plus loin, les notions d’espace et de temps absolus et les théorèmes de la géométrie euclidienne ; et demandons-nous quels sont les postulats nouveaux introduits dans la science par la mécanique classique.

Cette mécanique — que l’on peut appeler « mécanique des forces centrales » parce qu’elle ramène tous les mouvements de la nature aux mouvements de points matériels agissant ou réagissant les uns sur les autres suivant les droites qui les joignent — cette mécanique repose sur certaines notions spéciales nouvelles (vitesse, accélération, masse, force) et sur certaines lois admises a priori telles que la loi d’inertie et la loi de l’accélération.

C’est sur ces deux lois que porte principalement la discussion d’Henri Poincaré.

La loi d’inertie, d’après laquelle le mouvement d’un corps qui n’est soumis à aucune force ne peut être que rectiligne et uniforme, se réduit en somme ; pour le mathématicien, à

  1. Cf. Science et hypothèse, chap. VI.