Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/258

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portant, non sur les objets extérieurs, mais sur notre corps.

Henri Poincaré est revenu plusieurs dois sur la question de l’espace, apportant successivement divers compléments et faisant quelques retouches à la théorie fort ingénieuse qu’il avait proposée pour la première fois[1] en 1895. C’est encore à cette théorie qu’est consacré son dernier article philosophique, celui que publia la Revue de Métaphysique en juillet 1912. Les résultats assez complexes auxquels est parvenu Poincaré ne peuvent pas être résumés en quelques lignes. Nous nous bornerons donc, sur ce point, à des indications très succinctes.

C’est, nous l’avons vu, l’étude des axiomes géométriques qui, de bonne heure, avait amené Poincaré à repousser la théorie kantienne de l’espace. L’espace n’est pas une forme a priori de notre sensibilité : Poincaré s’en était convaincu avant même d’avoir trouvé une explication satisfaisante de ce fait singulier, fort embarrassant pour les adversaires de Kant, que l’espace possède trois dimensions. D’autre part, Poincaré pensait avoir prouvé contre

  1. Le premier article d’Henri Poincaré sur l’espace, légèrement remanié, est devenu le chapitre IV de Science et hypothèse. À ce chapitre font suite les chapitres III et IV de La Valeur de la science et le chapitre Ier de Science et méthode.