Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/41

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Je crois ne pas me tromper en disant que beaucoup de physiciens regardent cette flore mathématique, comme un ensemble de plantes parasites du grand arbre de la philosophie naturelle. Mais ce dédain est-il justifié ? Dans l’évolution de la physique mathématique ces recherches vont jouer probablement un rôle, toujours plus grand.

Exposez à un enfant les premières propositions d’Euclide. Ce ne sont pas les propriétés géométriques qui l’étonnent, mais ce qui le surprend est qu’il faut les démontrer, car son esprit n’est pas encore assez mûr pour en douter. De même certains théorèmes qu’on démontre en physique mathématique produisent dans quelques esprits une surprise analogue.

Nous ne connaissons pas assez l’évolution de la géométrie avant Euclide et nous voyons aujourd’hui son œuvre parfaite. Il est bien probable que dans la constitution de la géométrie on est passé par des périodes où des dédains, pareils à ceux auxquels nous avons touché, se sont manifestés et ont peu à peu cessé.

Il y a cependant une autre physique mathématique qui forme un ensemble inséparable de la considération des phénomènes. On ne pourrait comprendre aucun progrès dans leur étude