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SOUVENIRS

grand-seigneur, son maître, deux chevaux de la plus rare beauté, mais tellement couverts d’or et de perles, qu'à peine pouvait-on distinguer leur couleur. J’ai remarqué que Bonaparte prend souvent du tabac, dans une boite d’écaille fort simple. Il ne parait s’occuper que des troupes, auxquelles il fait faire quelques manœuvres, un régiment après l’autre. Le commandant du corps vient à lui chaque fois recevoir ses ordres pour les faire exécuter. Chaque régiment formait à son tour un bataillon carré, peut-être en mémoire de la guerre d'Egypte. L’infanterie défila au son d’une musique bruyante et guerrière parfaitement exécutée, et qui l’emporte sur tout ce que j’ai entendu dans le genre. Ce ne sont pas seulement des marches à deux reprises qu’elle joue, ce sont des symphonies militaires, exécutées avec un ensemble, et une précision admirables. Après l’infanterie, vint la cavalerie, montée sur des chevaux superbes. Cette parade fut terminée par