Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/182

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DE PARIS 163 Quand les envieux ne peuvent faire croire à leurs accusations contre la vertu et la moralité d’une femme aimable, ils finissent par dire qu’elle n’a point d’esprit. En effet, si l’on n’appelle spirituelle que la femme qui s’entend mieux aux maximes de la philosophie qu’aux ouvrages de l’aiguille ; qui, sans avoir besoin de réfléchir, dit son sentiment sur les nouvelles productions de la littérature et des beaux-arts ; qui ne parle que des gens de lettres ; qui prend parti dans les opinions qui les divisent : alors on ne dira pas que madame Récamier est une femme d’esprit. Mais si un jugement sain et dégagé de préjugés, le goût de tout ce qui est noble et beau ( qu’il provienne d’où l’on voudra), si la connaissance des vérités naturelles et des produits des beaux-arts peuvent donner à une dame des prétentions à l’esprit, madame Récamier doit en avoir plus que bien d’autres, et plût à Dieu que, pour l’avantagc des époux, et pour que les dames soient plus long-temps aimables,