Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/21

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SOUVENIRS avant son entrée dans le monde, il répondrait presque toujours négativement à la première ; quant à la seconde, qui pourrait le mettre à même d’asseoir une opinion et de prononcer avec connaissance de cause ? Le voyageur a cet avantage sur l’homme qu’avant de se mettre en route il commence par recevoir les adieux de tous ceux qui lui sont chers, ét qu’à son retour le plaisir de les revoir lui fait oublier ses fatigues et le dédommage amplement de tout ce qu’il a souffert

au contraire, à chaque pas qu'il

fait, l’homme approche du moment où il recevra les derniers complimens de ses amis ; mais ce n'est plus qu'en espérance et dans un avenir eloigné et incertain qu’il peut se flatter de les revoir. Ainsi l’on retrouve à la fin du voyage ce que l’on perd à la fin de la vie ! Le voyageur égaré, ou forcé par l'orage de chercher un abri, le trouve sous un arbre touffú, dans une auberge, ou sous un toit hospitalier ; il n’en est pas