Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SOUVENIRS

ce spectacle des manœuvres d’automne était trop bruyant, trop animé pour mon coeur. Malgré la joie universelle, il jeta sur moi une teinte de tristesse, et ce ne fut qu’au milieu des sables profonds qui entourent Potsdam, et qui sont environnés de sombres forêts, que je pus soupirer librement.

Entre Wittemberg et Duben. A-t-il jamais passé un voyageur par ces contrées sans qu’il ait amplement pesté et juré après les grandes routes de la Saxe ? Est-il un individu, en Allemagne ou ailleurs, aux oreilles de qui ces plaintes innombrables ne soient pas parvenues ? Si nous étions en Chine où l’on ne souffre les étrangers qu’avec peine, on ne serait pas surpris de trouver des communications aussi difficiles ; mais qu’à Leipsick, où se tiennent trois foires par années, des commerçans ne puissent conduire leurs marchandises qu’à travers des chemins impraticables,