Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE PARIS

allemandes, moitié françaises. On y élève de la même manière les demoiselles nobles et celles qui ne le sont pas : ce que je regarde comme un grand tort, et un vice capital de ces sortes d’établissemens. Naturellement le cœur des jeunes personnes est prompt et facile à s’attacher : la petite comtesse ne s’informe pas si le père de l’amie qu’elle préfère n’est qu’un simple secrétaire ; mais quand elle devient grande, elle ne pense plus de même, ou du moins elle se voit dans le cas de former d’autres liaisons, qui la forcent à s’éloigner des compagnes de sa jeunesse : ce qui fait nécessairement du mal à celles-ci, et les rend malheureuses. D’un autre côté celle qui est destinée à conduire le petit ménage d’un greffier ou d’un syndic, et qui sort du cercle brillant où elle passait sa vie dans les bras d’une comtesse ou d’une baronne, sé trouve humiliée quand son mari s’incline respectueusement devant le carrosse de celle qui, naguère, fut sa meilleure amie et qu’elle