Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/31

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12 SOUVENIRS regarda longtemps comme son égale(1). Il faut plus de force qu’on n’en suppose ordinairement aux femmes, pour supporter sans plaintes et sans murmures un aussi grand changement. Aussi, quand elles ne se marient pas en sortant de leur pension, la maison de leurs parens ne leur paraît plus ce qu’elle était autrefois, elle leur devient même insupportable. Bref, ces pensions mêlées me paraissent très-propres à développer ce vice qui se trouve plus généralement chez les femmes que chez les hommes je veux dire l’envie (2). (1) Ces réflexions sont parfaitement justes, et l'on ne pourrait donner que des éloges à l'ouvragé de M. Kotzebue, si toutes celles qu’il a faites étaient dirigées vers un but aussi moral et aussi utile. Tout ce qu’il dit sur l’inconvénient des pensions et de l’éducation qu’on y donne indistinctement à toutes les élèves serait susceptible de très grands développemens. Dans combien de ménages ces idées de fortune et de grandeur, imprudemment jetées dans la tête des jeunes personnes, ne les ont-elles pas insensiblement entrainées dans des écarts funestes ! (2) L’envie n’est pas le mot, mais bien la vanité, si naturelle dans un sexe à qui nous inspirons, presque en naissant, le desir de plaire.