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Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/35

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16 SOUVENIRS majestueux, de plus imposant. Sans l’inscription remarquable et connue qui le distingue, on n’aurait peut-être jamais parlé de ce monument ; cette inscription même pourrait, aux yeux de bien des gens, ne pas paraître très-flatteuse pour l’épouse d’un landgrave. Foemina sexu, ingenio vir ; ce qui veut dire littéralement, femme par le sexe, homme par l’esprit ; ou, en d’autres termes, un milieu entre l’homme et la femme, ou ni homme ni femme. On sait depuis long-temps que ce mélange des deux sexes n’offre rien d’aimable ; qu’une femme, avec le caractère et la rudesse d’un homme, déplaît aussi généralement qu’un homme qui s'annonce avec les inclinations et la faiblesse d’une femme : cette manière de faire l’éloge du beau sexe est aussi inconvenante, aussi ridicule, que si l’on disait, pour vanter une fleur, qu’elle a l’odeur du chêne (1). (1) Voilà une comparaison robuste, s’il en fut jamais ; mais elle n’est ni aimable, ni juste.